Pour une version en anglais...
Pour
le scirpt original du film de 1996 en anglais...
Mais du sperme
fatal de ces deux ennemis
Sont nés
deux amoureux que détestent les astres,
Et leur grande
infortune ensevelit enfin
Avec leurs pauvres
corps, les haines familiales.
L'inquiet devenir
de leur funeste amour
Et l'opiâtreté
des fureurs de leurs pères
Que rien n'apaisera
qu'un couple d'enfants morts
Vont occuper
la chaine.
Grégoire
Ouais, quand ça
chauffe trop, vaut mieux se tirer.
Moi quand on m'a trop
excité, c'est un coup que je porte, et vite
Samson
Un chien de la tribu
des Montaigu, ça m'excite.
{...}
Mettons la loi
de notre côté; qu'ils commencent!
Grégoire
En passant, je les
regarderai de travers, et qu'ils le prennent comme ils voudront.
{...}
Tybalt
La paix ? la paix ?
Je déteste ce mot là, comme je hais l'enfer, tous les Montaigues,
et toi.
{...}
Le Prince
Sujets rebelles, ennemis
de la paix publique,
Profanateurs d'un fer
que vous souillez
Du sang de vos voisins...
N'écouterons-ils pas?
O vous, hommes, non,
bêtes fauves, qui noyez
Le feu de votre rage
pernicieuse
Dans les pourpres ruisseaux
qui sourdent de vos veines,
Que vos sanglantes
mains, - sous peine de torture! -
Jettent au loin vos
intempérantes épées,
Et entendez l'arrêt
de votre prince courroucé.
Trois rixes fratricides,
pour des paroles en l'air,
Par votre fait, vieux
Capulet, vieux Montaigu,
Ont par trois fois
troublé le calme de nos rues
Et contraint les plus
vénérables, dans Vérone,
A laisser là
leur belle gravité
Pour brandir dans leurs
vieilles mains ces vieilles pertuisances
Que la paix a rongées,
et séparer les haines
Qui rongent votre coeur.
Si jamais vous troublez
Une autre fois nos
rues, c'est vos deux vies
Qui paieront leur tribut
à la paix. Aujourd'hui
Retirez-vous, chacun.
{...}
Gloria Capulet
Oh, où est Roméo?
L'avez-vous vu aujourd'hui?
Que je suis heureuse
qu'il n'ait pas été pris dans cette bagarre!
Benvolio
Madame, une heure avant
que le divin soleil
Ait passé l'oeil
aux fenêtres d'or de l'Orient,
Mon esprit en tourment
m'a poussé dehors
Et là, dans
le bosquet de sycomores,
J'ai vu votre fils
qui allait, matinal comme moi.
Je m'approchai, mais
il me devina,
Gloria Capulet
Bien des fois le matin
on l'a vu là, en effet
Grossissant de ses
larmes la fraîche rosée de l'aube,
Ajoutant aux nuées
du ciel celles de ses vastes soupirs.
Mais aussitôt
que le soleil, joie de la terre,
Au plus lointain Orient
commence d'écarter les rideaux vaporeux du lit de l'Aurore,
Mon triste fils fuit
la lumière pour sa chambre, s'y glisse et s'y enferme, toujours
seul,
Clôt ses volets,
boucle dehors le beau soleil, et se fabrique là une fausse nuit!
Sombre humeur, qui
finira par lui être funeste.
Si quelque bon conseil
n'en chasse la cause !
Benvolio
Oh, voyez-le qui vient!
Veuillez vous retirer,
Je connaîtrai
son mal...ou ses rebuffades.
{...}
Belle matinée,
mon cousin!
Roméo
Le jour est-il encore
si jeune?
Benvolio
Neuf heures juste sonnées.
Roméo
Hélas, les heures
tristes paraissent si longues.
N'est-ce pas mon père
qui vient de partir si vite?
Benvolio
Lui-même. Mais
qu'est-ce donc que cette tristesse qui allonge les heures de Roméo?
Roméo
Ne pas avoir ce qui
les rend trop brèves dès qu'on le tient
Benvolio
Amoureux?
Roméo
Dépourvu...
Benvolio
D'amour?
Roméo
Des faveurs de celle
que j'aime
Benvolio
Las! Se peut-il qu'Amour,
si doux d'aspect, se révèle à l'épreuve un
tyran si rude!
Roméo
Hélas! Comment
fait-il, Amour, les yeux bandées,
Pour suivre les chemins
où son désir le porte?
Où allons nous
dîner? Ah, diable! Quel combat
Y a-t-il, ici?... Mais
ne m'explique rien,
Car j'ai tout entendu.
Beaucoup de haine ici,
Mais plus d'amour encore...
Oh pourquoi, pourquoi, cet amour querelleur!
Cette haine amoureuse,
ce tout crée d'un rien!
Légèreté
pesante, sérieuse vanité, innommable chaos.
Des formes les plus
belles, plume de plomb,
Lumineuse fumée,
feu froid, santé malade,
Sommeil qui toujours
veille et n'est point ce qu'il est.
Je ressens cet amour,
sans y trouver d'amour...
Tu ne ris pas?
Benvolio
Non, mon cousin, plutôt
je pleurerais.
Roméo
Noble coeur! Et pourquoi?
Benvolio
Du fardeau qui accable
ton noble coeur.
Roméo
Ah, voilà bien
les empiétements de l'amour!
Mes souffrances déjà
pèsent lourdement sur mon coeur et,
En les surchargeant
de ces autres, les tiennes, tu viens les aggraver!
Cet amour que tu me
prodiges ajoute encore à l'excès de mes maux.
L'amour est la fumée
qu'exhalent nos soupirs.
Purifié,
c'est un feu dans les yeux des amants,
Contrarié,
une mer que grossissent leurs larmes.
Qu'est-il encore? Une
folie très sage, un fiel qui nous étouffe, un baume qui nous
sauve.
Au revoir, mon cousin.
Benvolio
Doucement! Je vais
avec toi!
M'abandonner ainsi,
c'est de ne faire offense!
Roméo
Bah, je me suis abandonné
moi-même,
Je ne suis pas ici...Ce
n'est pas Roméo.
Il est quelque autre
part...
Benvolio
Plus de plaisanteries:
qui aimes-tu?
Roméo
Faudrait-il des sanglots
pour te l'avouer?
Benvolio
Des sanglots? Certes
pas, mais ne plaisante plus, et dis-moi qui.
Roméo
J'aime, cousin...une
femme